gnorés par
le visiteur un peu pressé, confondus, lorsqu'ils ont été remarqués, avec
des colombiers, les fours à chanvre représentent pourtant une véritable
richesse architecturale pour le milieu rural sarthois. Vestiges d'une industrie
originale, ils restent les témoins valorisants d'un monde agricole capable
de transformer lui-même, chez lui, sa propre production.
N'allez pas
chercher un four dans une ferme, tout près des bâtiments d'exploitation et
d'habitation. Non, vous le trouverez généralement dans un endroit reculé
de la cour de la ferme. Isolé, il l'était pour d'évidentes raisons de
sécurité. C'est que les incendies de fours n'étaient pas rares. Il faut
dire que pour réaliser l'opération de séchage, on devait placer les gerbes
le plus près possible de l'âtre, la chaleur diffusée par un vaste
couvercle, l'étoupa, s'introduisant dans dans la chambre de séchage par le
plancher à claire-voie. Il suffisait alors qu'un seul brin de chanvre
vienne au contact de couvercle surchauffé pour que le chargement tout
entier s'embrase. Mis en quarantaine, loin de la ferme, le four à chanvre
restait généralement associé à deux autres éléments du paysage
rural : la mare et l'étang. Le hangar, appelé généralement la loge,
abritait les hommes qui devaient broyer les gerbes de chanvre séchées.
|